lundi 10 août 2009

Aurora - Avishai Cohen


Enlacée par Avishaï Cohen, une contrebasse ne peut être entre de meilleures mains. Le 23 mars dernier, muni de son instrument favori, le natif de Jérusalem nous livrait son dernier album : « Aurora ». La destination ? Quelque part entre Israël, New-York et l’Andalousie.

Avec lui, un piano, une guitare (oud), un percussionniste, des cuivres et une voix. Le projet étant fondé autour d’une rassurante sensation d’équilibre.

Tantôt mystiques, tantôt festives, toutes les chansons sont portées par un sentiment d’espoir. Comme si la contrebasse d’Avishai, en chute libre, retombait toujours sur ses pattes : à la fin de chaque morceau on aperçoit l’éclairci. Et ce même pour les chansons les plus sombres. Telles celles qui bercent « Morenika », « El Hatzipor », ou même « Aurora », nombreuses sont les mélodies qui d’abord semblent pesantes avant de subitement s’alléger. Grâce à un changement de rythme, à une note, un silence. Omniprésent, le piano favorise l’émergence de cette étrange sensation. On est comme pris entre la mélancolie et la joie.

La voix grave d’Avishai Cohen est fréquemment sublimée par la présence d’une voix féminine. Aussi, que ce soit pour la prière « Leolam » ou la plus sentimentale « Winter Song », une stabilité certaine encadre le projet. En contre partie, l’auditeur est lui libre de s’évader.

Si la majorité des chansons reposent sur les cordes d’une contrebasse, « It’s Been so long » ou « Shir Preda », elles, se jouent sur basse électrique. Sur celles-ci, les harmoniques enrichissent les partitions du virtuose et lui permettent de dévoiler encore un peu plus son univers. Un univers, où nous finissons par ne plus faire la distinction entre l’hébreu, l’anglais et l’espagnol, la tristesse et la joie, la tradition et la modernité. Du coup, sur « Noches, Noches, La luz », on part sur un rythme très lent avant de finir sur une sorte de samba improvisée. Le tout sans s’en apercevoir.

Au final, on ne sort pas indemne d’un voyage long de 12 pistes. Piloté par un commandant de génie, à travers les vitres de l’« Aurora » on observe, subjugué, un monde où règne l’harmonie. Riche de différentes cultures. Riche de sa diversité.