samedi 13 juin 2009

"Metropolitain"

Quand on possède un père « superstar », trois chemins s’offrent à nous :
-Boulevard « J’profite de son argent pour ne rien faire de ma vie »
-Rue « J’exerce le même métier que lui… pas compliqué »
-Ruelle « Je peux faire quelque chose de différent »

Kyle Eastwood a choisi cette ruelle que personne ne remarque. Elle mène à un club de Jazz sobre et classe appelé « Metropolitain ». Bien sûr nous sommes à Paris.

Sur scène ce soir, plusieurs musiciens vont épauler Eastwood, bassite et contrebassiste. Dans la catégorie « fils de » : Erin Davis joue les bras droits avec le guitariste Michael Stevens. Parmi les invités sur scène, le célèbre pianiste belge Eric Legnini et le non moins réputé trompettiste Till Brönner. A eux s’ajoute les locaux Manu Katché et Camille. Vous l'aurez compris, entre artistes, on n' est pas loin de se parler français.

Le show commence avec le titre éponyme et il commence bien. « Metropolitain » est très « Katchéen ». La présence de Camille apporte un incontestable plus. Sa prestation rend la chanson envoutante. Un peu à la manière de « Love song » de Tigran Hamasyan, la voix est utilisée comme un instrument à part entière. Quand Camille quitte la scène, le groupe enchaîne avec « Bold Changes ».

Kyle s’est armé de sa contrebasse. Il poursuit avec ce genre de chanson parfaite pour écrire, penser, rêver… C’est léger et profond à la fois. Et pour sortir le club de sa rêverie, Kyle lance « Hot Box ».

À la basse M. Eastwood passe au niveau supérieur. Sur ce morceau ce sont ses quatre cordes qui donnent le ton. Derrière lui clavier et la batterie l’accompagnent sans souci. Kyle recule, la lumière n’est plus seulement braquée sur lui. Les premières notes de« Black Light » sont entonnées.

Passe-partout, la chanson commence et s’achève sans réel coup d’éclat. Conçue pour détendre. On se remet à bouger des épaules et à caquer des doigts dès les premiers instants de «Bel Air ».

Laissée de côté l’espace de deux titres, Kyle se remet à la contrebasse. Et s’en sert à merveille. D’ailleurs il ne s’en sépare pas à l’heure de présenter « Samba de Paris ». Il troque tout de même l’imposant instrument pour une fretless. Idéale pour la ballade : « A song for you ».

Sur son nuage, sans doute que Maître Pastorius appréciera. « Rue perdue » lui succède.

Dans la continuité des titres précédents, la chanson est adaptée au club ainsi qu’à son ambiance générale. Propres, précis et justes les musiciens évoluent sans aucune prétention. Sur scène on a fait le choix de ne pas faire de grandes démonstrations. C’est l’agréable qui compte. « Le balai » prend la relève.

On ferme les yeux : on voit la ville. Les lumières, les gens puis les voitures qui passent. C’est « frenchy » et très urbain (pas au sens des victoires de la musique). La trompette et la basse mènent le bal, le clavier et la batterie suivent de très près. Les rôles sont distribués à merveille. On joue de moins en moins fort pour accueillir Toyin sur scène. « Live For life » clôturera le spectacle.

La voix du dernier invité navigue sur la basse de Kyle. Le clavier amène un côté plus funky à cet ultime titre. Différent des précédents, la soirée s’achève sur une bonne note.

En quittant le « Metropolitain » on ne peut que se féliciter de s’y être rendu. Contemporain et rafraîchissant, nul doute qu’on y retournera à l’occasion. Que ce soit pour écouter la performance des musiciens, s’aérer les idées ou s’évader sur certains morceaux.

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