mercredi 10 juin 2009

Early Believers

Quand Kero One décide de se remettre au boulot, il tient à ce que son second projet soit sensiblement différent du précédent. Du coup, quand il trouve enfin le bon équilibre pour son chevalet, c’est un tout nouveau décor qui l’environne. L’ambiance Jazzy presque feutrée de « Windmills Of The Soul », est troquée contre un paysage où tout semble un peu plus coloré.

D’emblée, avec « Welcome To The Bay », Kero One se met en confiance. Ses premiers coups de crayons sont fouettés d’une main pleine d’assurance. Le titre introductif a le don de donner le ton à un tableau qui va vite se révéler flashy. Le beat évolue de manière intéressante et captivante. Bref l’artiste n’a rien perdu de son talent. Et même s’il parait vouloir tenter quelque chose de nouveau, il sait où il va.

On enchaîne très bien avec « When The Sunshine Comes ». Une chose est sûr les dépressifs seront déçus. La musique est tellement rassurante : la basse est bondissante, la guitare d’humeur taquine, Kero One déroule et Ben Westbeech amène de la fraîcheur (comme s’il en fallait davantage). Bref après deux chansons, les plus tristes d’entre nous l’auront compris : ce n’est pas Kero qui leur tendra la perche de la lamentation… Tant mieux.

« Keep Pushin » c’est une guitare sèche, une batterie qui nous pousse à solliciter notre nuque de manière incontrôlée et une multitude de sons colorés. Kero laisse toujours beaucoup d’espace aux différents instruments afin que chacun puissent s’exprimer au mieux. Les coups de pinceaux de Kero One sont en tous cas bien plus énergiques qu ’il y a trois ans.
Et l’artiste on peut voir ce que t’as commencé à peindre ?



Tuomo vient donner de la voix sur « Lets Just Be Friends ». L’instru est « cool » mais toujours assez rythmée. Depuis le début, la basse joue un rôle fondamental dans l’œuvre de Kero One. On l’entend bien et c’est elle qui structure la toile. En pllus,on se croirait presque dans un jeu vidéo avec des sons finalement très japonais. Jusqu’ici, chaque refrain a apporté un plus à la chanson. On se laisse guider Kero !

Avec « Bossa Soundcheck », la peinture de Kero One prend des couleurs d’Amérique de Sud. Mais on est vraiment loin de la caricature. Les petits solos de clavier soufflent une légère brise sous le soleil de Rio. On est bien et Kero One assure au pinceau.

AouTchchh : « Love And Hapiness ». Là on est carrément sur un nuage. Kero One se rappel au bon souvenir d’un de ses vieux maîtres : Al Green. C’est rare les samples qui valent au moins aussi bien, sinon mieux, que les chansons originales. 6’19 de bien être. Tuomo fait encore partie de la balade. Et bien, on commence à y voir plus clair. Au niveau de la toile ça donne quoi ?



« Stay On The Grind » avec Ohmega c’est Funky. Au fond, toujours cette basse omniprésente, et ce petit tam-tam qui mine de rien nous suit depuis le début. Les deux compères se complètent bien sur un beat assez posé. Le synthé genre « nous sommes dans les 80’s et voici le son de 2056 » donne un charme certain au titre.

Pour « A Song For Sabrina », Kero One décide de prendre un peu de recul sur son œuvre. Il a posé tous ses outils. Cette chanson instrumentale permet à l’artiste de faire, à mi-parcours, un premier point sur ce qu’il a réalisé jusque là. On passe en revue toutes les couleurs utilisées. Une bonne basse, une guitare rieuse, un rythme soutenu, des clins d’œil de synthé. Kero One est satisfait mais réalise qu’il peut encore faire mieux. Comment ? Grâce aux caresses d’un saxophone.

Moins flashy mais toujours baigné dans une énergie positive, « This Life Ain’t Mine » nous conforte dans notre insouciance. Il est trop bien ce monde où tout semble léger. La toile devrait bientôt être achevée.



« I Never Thought That we », Kero s’occupe maintenant des détails. On voit mal comment il pourrait en un coup de pinceau gâcher tout le travail qu’il a accompli sur sa toile. Ce nouveau titre est dans la lignée des précédents. En fait plus on avance, plus on est serein quant au rendu final.

Ben Westbeech est une dernière fois sollicité sur « Goodbye Forever ». C’était notre dernière occasion d’être déçu par un refrain… Ça ne sera pas pour cette fois. Toujours pas le moindre problème à signaler. Pourtant nous sommes à un moment fatidique. À ce stade du projet la médiocrité ou la facilité nous sauterait aux yeux comme une tâche de tomate sur un t-shirt blanc. Mais tout est maîtrisé. Kero arrive au bout de son effort. Il a de quoi être satisfait, il réalise un sans faute.

« On And On ». Voilà, c’est terminé. Comme il avait pris le temps de le faire à mi-chemin, Kero One s’écarte une nouvelle fois du chevalet. Le résultat est plus que bon. Tout en gardant quelques unes de ses astuces développées lors du premier projet, Kero a su créer quelque chose de nouveau. Pourtant on reconnait très aisément la patte de l'artiste. Kero s'avance et s’empare une dernière fois de son pinceau. Il signe puis nomme son œuvre : « Early Believers ».


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